Ablation des varices par Radio-Fréquence
La radiofréquence est définie comme étant une onde radio-électrique dont la fréquence est inférieure à 300 Giga-Hertz, soit une longueur d’onde supérieure à 1 mm.
En médecine, elle a depuis longtemps des applications dans de nombreux domaines : ablation de tumeurs, hépatiques en particulier, traitement du voile du palais pour les ronflements, … et plus récemment traitement de certains troubles du rythme cardiaque.
Son mode d’action est la destruction par la chaleur : les ondes délivrées provoquent une agitation moléculaire des tissus proches, ce qui induit une augmentation importante de la température dans ces tissus.
Pour les varices, la cible tissulaire est la paroi veineuse, et la première utilisation de la radiofréquence dans cette application date de 2000. Les veines concernées par ce traitement sont les veines saphènes. Anciennement les veines saphènes étaient traitées par stripping : la veine était extirpée chirurgicalement, par l’intermédiaire d’incisions.
Comme le laser endoveineux, la sonde de radiofréquence est une technique endoveineuse, il faut donc introduire la sonde dans la veine à traiter. Ceci se fait par l’intermédiaire d’un petit introducteur, qui est une sorte de petit tuyau en plastique du même type que ceux utilisés pour tout traitement endovasculaire, par exemple pour les dilatations d’artères de jambes ou pour les dilatations d’artères coronaires pour le coeur.
Une sonde radiofréquence mesure seulement un peu plus d’1 mm de diamètre. Les introducteurs nécessaires sont donc de petit calibre, et ils mesurent 10 cm de long; ils sont mis en place dans la veine après ponction veineuse à l’aiguille au niveau de la jambe, sous anesthésie locale. Une fois l’introducteur en place, la sonde est glissée dans ce tuyau et montée dans la veine à traiter jusqu’au niveau désiré, sous contrôle échographique. Une fois la sonde positionnnée correctement, une anesthésie locale dite « par tumescence » est réalisée : injection tout autour de la veine à traiter, d’un mélange de sérum physiologique avec un anesthésique, lidocaïne, mis en petite quantité.
La tumescence permet d’isoler la veine du reste des tissus, qu’il faut préserver lorsque la veine va chauffer; elle joue donc un rôle important pour la sécurité. Elle permet également un meilleur contact de la veine avec la sonde; elle renforce donc l’efficacité. De plus, par l’effet anesthésiant de la tumescence, le traitement de la veine par la chaleur est indolore.
La tumescence constitue donc une étape très importante, incontournable actuellement, et qui doit être réalisée sous guidage échographique pour plus de précision et de sécurité.
Elle a cependant un inconvénient: plusieurs injections sont nécessaires pour couvrir tout le trajet de la veine à traiter, et elle est souvent ressentie comme étant désagréable. Sa réalisation dure environ 5 à 10 minutes.
Une fois la tumescence effectuée, la sonde est activée par l’intermédiaire du générateur auquel elle est connectée et la chaleur va être délivrée sur tout le trajet de la veine à traiter, en descendant progressivement la sonde de la région proximale vers la région distale du membre. L’introducteur et la sonde sont retirés totalement, aucun dispositif ne reste dans la veine. La cicatrice est minime, voire inexistante.
Plusieurs appareils de radiofréquence dédiés à la veine sont commercialisés.
Le plus répandu est l’appareil Radiofréquence Medtronic-Covidien, système Venefit, anciennement Closure-Fast : la sonde mesure 7 cm de long et la chaleur est délivrée par cycles de 20 secondes tous les 7 cm. C’est un système rapide et efficace.
Les autres appareils commercialisés sont le système CelonRIFTT Olympus et le système FCare.
Rérérence :
1. Hamel-Desnos C, Gérard J-L, Pichot O. Chapitre 9 – Traitements endoveineux thermiques par radiofréquence et laser endoveineux. In: Guilmot J-L, éditeur. Maladie veineuse chronique [Internet]. Paris: Elsevier Masson; 2015. p. 131‑35. Disponible sur: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9782294744907000095
Image COVIDIEN®